« L’exercice est une des meilleures provisions de santé. »
Il est loin le temps où il était conseillé aux personnes de se reposer et d’arrêter toute activité sportive pendant un cancer. Aujourd’hui, il est prouvé scientifiquement que la pratique sportive participe à l’amélioration de l’efficacité des traitements. Elle permettrait même de diminuer certains effets secondaires. Aussi, si en temps normal le sport participe à la réduction du risque de développement de cancer, après un cancer il réduit de 30 à 40% les risques de récidive.
Alors lancez-vous et osez bouger !
Vous vous sentez fatigué pendant vos traitements ?
Rassurez-vous, la fatigue est quasi-systématique en radiothérapie et chimiothérapie. Mais exercer une activité physique régulière pendant et après les traitement permet de stimuler les défenses immunitaires. Vous améliorez ainsi votre qualité de vie, votre résistance et votre endurance. Au fur et à mesure, vous constaterez rapidement que la fatigue et les nausées tant redoutées sont atténuées.
Quel sport choisir pendant sa chimiothérapie ?
Bien entendu, il ne s’agit pas de se lancer à corps perdu dans la préparation d’un marathon. Car une pratique sportive en excès ou inadaptée peut compromettre la fonction immunitaire et potentiellement faire empirer la tumeur. La prescription d’exercice physique doit donc être donnée avec parcimonie. Il est important de choisir un sport adapté à votre condition physique. Nous vous conseillons même de pratiquer une activité sportive encadrée par des professionnels sensibilisé à la fragilité des personnes touchées par le cancer ou malade. Donc avant de vous lancez, n’hésitez pas à parler à votre médecin généraliste ou spécialiste pour qu’il adapte votre activité sportive à votre situation médicale.
Sélectionnez un sport ou une activité physique en fonction de votre niveau, de votre fatigue et de votre cancer. Évitez par exemple les sports brusques ou d’impact (course à pieds, boxe) ou qui impliquent des mouvements de bras (tennis) en cas de cancer du sein. Aussi, évitez les séances d’abdos après chirurgie en bas du ventre.
Privilégiez donc des sports doux et modérés. Mettez-vous à la marche à pied, à la natation, à la danse, à la gym douce ou encore au yoga. L’idéal serait d’ailleurs d’alterner si possible dans la semaine ces différents sports.
La natation est l’un des sports les plus recommandés car elle permet de faire travailler un maximum de muscles tout en douceur. D’ailleurs, pour celles qui ont des œdèmes lymphatiques, quelques séances en piscine vous feront le plus grand bien pour retrouver de la souplesse dans votre bras.
Enfin, enchaînez votre séance d’entraînement par une séance d’étirement et de détente.
Aménagez votre quotidien et écoutez votre corps
Rien ne sert de courir…
Si le but est de faire du sport pour améliorer son état de santé, il s’agit aussi de se faire du bien et de se détendre mais sans se faire mal ! Alors soyez consciente de votre limite et de vos capacités. Ne vous mettez pas la pression, n’ayez pas honte d’y aller progressivement. Considérez chaque pas comme une victoire.
Essayez de marcher 30 à 45 minutes par jour, 5 fois par semaine. Et si l’exercice s’avère difficile, ce n’est pas grave commencez par des sessions de 5 à 10 minutes au début. Vous irez un peu plus loin demain. Au quotidien, cumulez les petits efforts : montez les escaliers, allez faire vos courses en marchant, passez le balai,… Tout mouvement est bon à prendre.
Quand commencez l’activité sportive pendant mon cancer ?
Que vous soyez sportive ou non, attendez tout de même 6 à 8 semaines après votre opération pour reprendre le sport afin d’éviter de tirer sur vos cicatrices. Et bien sûr, interrompez votre entrainement en cas de douleurs, de vomissements ou si vous vous sentez mal.
Bien s’équiper pour faire du sport pendant son cancer
Pour plus de confort et de sécurité, n’hésitez pas à choisir du matériel adapté à vos besoins et aux sports que vous souhaitez pratiquer. Protégez vos articulations avec des baskets de sport adaptées. Prenez soin de votre poitrine et vos cicatrices avec un soutien-gorge de sport au maintien spécialement étudié pour une activité sportive et le port d’une prothèse.
Si vous pratiquez une activité aquatique régulière, préservez la durée de vie de votre prothèse mammaire en glissant dans votre maillot de bain, une prothèse aquatique aqua-wave ou le complément mammaire pure fresh.
Et pour aller plus loin, petite leçon de physiologie
Le professeur Bradley Behnke, un chercheur en physiologie à l’Université de Kansas City, étudie l’impact d’une activité sportive e sur les tumeurs. Selon ses études, l’activité physique rend plus les traitements du cancer, telles que la radiothérapie et la chimiothérapie, plus efficaces. La raison de cet effet: la distribution d’oxygène.
Les tumeurs sont pourvues de zones peu oxygénées qui les rendent résistantes à la radiothérapie. Elles sont aussi plus susceptibles de développer des métastases. L’exercice physique en augmentant l’afflux sanguin jusqu’à la tumeur induit une meilleure oxygénation de celle-ci. Et donc, une meilleure réponse aux traitements utilisés.
L’hypoxie, c’est à dire la diminution de la quantité d’oxygène distribuée par le sang aux tissus, est un phénomène commun aux tumeurs solides (cerveau, poumon, sein, prostate). Si la tumeur est hypoxique, le pronostic vital du patient est engagé de façon plus importante que pour les patients ayant des tumeurs non hypoxiques. L’exercice physique réduirait cette hypoxie de 50% et augmenterait l‘afflux sanguin de 200% selon une étude publiée dans le « Journal of the National Cancer Institute ».
L’objectif du professeur Bradley Behnke est maintenant de trouver le timing idéal pour la thérapie par l’exercice. Il s’agit de déterminer le moment, la durée et l’intensité d’exercice physique qu’il serait nécessaire à un individu atteint du cancer ou sous traitement pour optimiser ce dernier et ne pas mettre en danger les patients.
Alors dans tous types de sport, pensez à respirer profondément pour oxygéner un maximum votre sang !
Sources
Prescription de l’activité physique et sportive
Exercice physique et système immunitaire : bénéfices et risques