Nathalie est une maman de 2 enfants qui a été touchée par le cancer en 2018. 3 ans plus tard, elle nous raconte la traversée de ce combat contre le cancer, les opérations, les traitements et les effets secondaires. Elle nous rappelle aussi que l’importance de prendre soin de soi et de profiter de l’instant présent.
Pouvez-vous vous présenter ?
Nathalie 49 ans lors de la découverte du cancer. Infirmière, maman de 2 grands enfants
Pouvez-vous nous parler de votre cancer ?
Un cancer du sein à droite
Quand et comment a-t-il a été découvert ?
Ayant eu un syndrome grippal début décembre 2018, je ne suis pas étonnée de trouver un « ganglion » presque sous le bras. Au bout de 3 semaines il était toujours là . Je ne dis rien mais je sais déjà . Début janvier consultation gynécologique, écho et mammographie 2 jours plus tard. Pas de doutes. 5 jours plus tard résultats de la biopsie et……. Tout s’enchaîne.
Comment l’avez-vous vécu ?
J’ai eu une douleur morale intense et surtout de la peine de devoir faire subir tout cela à mes enfants, mon mari, ma maman, ma famille
Est-ce que vous pourriez nous parler du ou des traitements que vous avez reçus ?
Rapidement j’ai subi une mastectomie totale (10 jours plus tard ) en accord avec toute l’équipe gynécologique, de l’oncologue, du radiothérapeute. Ensuite 4 séances de chimio espacées de 3 semaines. Puis 1 séance par semaine pendant 12 semaines et 25 séances de radiothérapie. Pour finir un traitement par hormonothérapie orale que je dois prendre pendant 10 ans
Comment avez-vous vécu les effets secondaires ?
Les effets secondaires sont difficiles et perdurent. Pour la chimio: la pose de la chambre implantable a été traumatisante car cela voulait dire traitement. La chute des cheveux n’a pas été compliquée pour moi, il y a de nombreux accessoires. Mon fils de 19 ans à l’époque qui avait des cheveux longs s’est rasé la tête pour me soutenir. Lui cela a repoussé plus vite que les miens😀. Mais la perte des cils et sourcils est plus compliquée, on a l’air tout le temps triste. Ensuite les ongles, compliqué pour moi de mettre du vernis toutes les semaines, infirmière je n’en porte jamais. Après peau ultra sèche et oedème, il faut prendre du temps pour s’hydrater la peau. Je reviens à la mastectomie, impossible de lever le bras droit correctement, je suis droitière, et pas de charge lourde. Pour mon métier, 3 ans plus tard j’ai toujours des difficultés.
La fatigue après chaque séance où les 4 première je dormais 24 heures. Les nausées malgré les traitements et le dégoût de l’alimentation car on a toujours un goût chimique dans la bouche. La radiothérapie m’a un peu brûlé mais en crémant bien ça s’améliore.
L’hormonothérapie m’handicape pas mal: fatigue, sécheresse cutanée, douleurs articulaires, tendinites à répétition, cataracte opérée à 50 ans ( je n’avais plus que 3 et 4/10 à chaque oeil), prise de poids importante.
Quels conseils donneriez-vous à nos lectrices qui cherchent des astuces ou des solutions? Qu’est ce qui vous a fait du bien ?
Prendre soin de soi est important. Après avis de l’équipe médicale, massothérapie, acupuncture , écoute de la part de la famille. Et petite phrase ironique que je répétais souvent « je ne suis pas malade, j’ai juste un cancer«Â
Comment a réagi votre entourage ?
Difficile pour ma maman âgée de 80 ans qui aurait voulu prendre ma place. Compliqué pour ma fille qui vivait en Ardèche et ne pouvait être à les côtés. Mon mari et mon fils m’ont soutenu, aidé et n’ont pas montré leur tristesse, peur. Colère de ma sÅ“ur
Est-ce que le cancer a changé votre façon de voir la vie ? Si oui, de quelle manière ?
Oh oui. Arrêtée 16 mois pour les traitements puis retour en temps partiel thérapeutique et reprise de mon temps de travail lors du premier confinement de la crise COVID, je rappelle que je suis infirmière, aucun cadeau ne m’a été fait. Je cherche à changer de région et quitter la fonction publique hospitalière. Côté perso, je relativise beaucoup plus et profite de chaque instant.
Est-ce que la maladie a affecté votre perception de vous-même ?
Je suis capable de bien plus de laisser aller et je prends plus de temps pour moi.
Un message pour nos lectrices ? Vous avez carte blanche !
L’annonce et les traitements sont difficiles. Mais c’est un marathon et c’est fatiguant. Même en rémission il y a toujours un petit truc qui trotte dans la tête, on se palpe, on s’écoute. Mais il faut continuer de vivre et profiter de la vie, de sa famille, de ses amis. Chaque instant est un cadeau. Et surtout ayez un suivi régulier.